15 juillet 2008

QUAND LE PRESIDENT DE LA SNCF.......PREND EN OTAGE LES USAGERS !!!


Après 2 réorganisations de Fret SNCF successives qui ont supprimé en 4 ans 8 000 emplois, 250 gares, 4 triages, la moitié des agences commerciales…, la SNCF ne transporte aujourd’hui plus que 40 milliards de tonnes/km contre 48 en 2003.

Avec cette politique, la part modale du ferroviaire dans le marché des transports de marchandises est passée de 20,6% en 2000 à 12% aujourd’hui !

Cette stratégie industrielle consiste à prioriser les trafics rentables et à livrer, clés en mains, les autres trafics marchandises à la concurrence avec l’accord du gouvernement.

Ainsi c’est l’équivalent d’1,4 million de camions qui a été transféré sur la route en 4 ans.
Cette politique n’a plus de limite puisque nous assistons maintenant au transfert sur la route de transport de matières dangereuses comme certains trafics de gaz. On passe donc du développement durable au développement rentable.

C’est un contre sens social, économique et environnemental eu égard à la responsabilité sociétale d’une grande entreprise publique comme la SNCF après les conclusions et les attentes citoyennes du « Grenelle de l’Environnement ». Des ONG et des syndicats de salariés se sont exprimés pour dénoncer cette politique et alerter l’opinion publique.

Cette gestion uniquement basée sur la rentabilité financière se fait au détriment des populations. En effet, des milliers de PME et de TPE seraient privées d’un accès de proximité au rail et de nombreux territoires ne seront plus desservis par le trafic de marchandises ferré. Ces choix sont inacceptables, contraires à l’aménagement du territoire et au concept du développement durable.

Le gouvernement doit assumer ses propres responsabilités en investissant dans les infrastructures ferroviaires et en subventionnant les trafics « dits déficitaires » mais rentables et utiles socialement. « Passage en force » plutôt que « dialogue social » a Direction de la SNCF tombe le « masque »…. Alors que l’ensemble des organisations syndicales se préparait avec des propositions à une ultime négociation le 29 mai 2008 sur l’avenir de l’activité FRET de la SNCF, le Président de la SNCF décide unilatéralement de rompre les négociations et d’ouvrir la porte à un conflit social important.

Par ce geste irrespectueux pour les cheminots, leurs représentants et pour vos conditions de transport avec les conséquences que cette décision entraîne, il engage le bras de fer avec les organisations syndicales.

Un seul objectif …. Aller au bout de sa logique industrielle et sociale, seul contre tous, quels que soient les avis du personnel, des syndicats, des collectivités publiques ou des ONG.

FRET SNCF : laboratoire du démantèlement du Service Public SNCF les conclusions du Grenelle de l’Environnement pointent la nécessité de développer le transport ferroviaire au regard des enjeux environnementaux et sociétaux.

La SNCF, entreprise publique historique, est implantée sur tout le territoire et dispose d’une gamme d’offres complètes. Les cheminots sont prêts à relever ce défi dès lors que Gouvernement et Direction leur en donnent les moyens.

Avec le concept d’une branche Fret indépendante, c’est tout le contraire qui est proposé par la direction. Cette stratégie vise à démanteler la SNCF en créant des entités autonomes voire concurrentes entre elles. En isolant le Fret du reste de la SNCF, c’est la solidarité économique des différents trafics qui sera de fait remise en cause avec des conséquences sur le prix des billets de voyageurs (Transilien, TER, Grandes Lignes) et sur le maillage du réseau qui permet aujourd’hui d’irriguer tout le territoire. Pour les cheminots, c’est l’instauration de plusieurs réglementations du travail et de dispositions statutaires différentes. La direction prépare les futures filialisations voire privatisations.

Prochaine étape : les activités voyageurs et les usagers

Dans le cadre des politiques libérales décidées par Bruxelles et le Gouvernement qui poussent à l’ouverture à la concurrence des trafics voyageurs en 2010, la Direction SNCF a l’intention de transposer sa stratégie du transport de marchandises au transport de « voyageurs ».

Ainsi, les mêmes orientations seront appliquées avec les mêmes conséquences…mais:
C’EST L’USAGER qui en subira DIRECTEMENT les conséquences.

Développement des prix de marché sur l’ensemble des trains… « Partez quand vous voulez mais payez plus cher » ;

Fermeture de lignes ou suppression de trains s’ils sont jugés non rentables ;
Baisse de la qualité de service par suppression de moyens humains ou matériels…vous le constatez déjà tous les jours ;
Détérioration de la sécurité et de la sûreté dans les trains et les gares pour économiser sur les coûts de production.

Déjà au fur et à mesure des différentes restructurations, vos conditions de transport se
sont dégradées ces dernières années (suppressions de trains, retards, trains en
mauvais état…). Ne laissons pas de nouvelles dégradations se produire.

USAGER(E)S,
CHEMINOT(E)S…..
ENSEMBLE

Refusons le diktat de la Direction SNCF

« Rien ne doit se faire sans nous et encore moins contre nous ! »


Montreuil, le 04 juin 2008
POUR LE SERVICE PUBLIC ET LE PROGRES SOCIAL :
L’HEURE EST AUX MOBILISATIONS !

LES ENJEUX DE LA RÉORGANISATION DE FRET SNCF


A coup de restructurations mises en œuvre à marche forcée, consistant à réduire les missions de service public et à abaisser les conditions sociales des cheminots, la direction de la SNCF remodèle en profondeur l’entreprise à partir d’options libérales.

C’est si vrai qu’aujourd’hui, la stratégie de la SNCF se décide beaucoup plus dans les cabinets d’expertises privés qu’à l’intérieur de l’entreprise.

La réorganisation de Fret SNCF participe de cette vision libérale impulsée par la technocratie qui comme chacun sait connaît tout et a raison sur tout.

Sauf que la philosophie de cette énième réorganisation épouse grandement celle qui a prévalu lors de la précédente restructuration du Fret (Plan VERON) avec les résultats que l’on connaît.

En 2003 la SNCF transportait 48 GTK (Milliards de tonnes/kms) … 40 GTK en 2006 !!! Entre temps ce plan a supprimé plus de 200 points de dessertes Fret dont 100 GPF, 7000 emplois de cheminots, 4 triages, 6 centres de taxation sur 7, réduit le parc locomotives de 21%, celui des wagons de 24%, on est passé de 70 à 36 agences commerciales … Dans cette période, 1 million 400 000 camions supplémentaires ont été mis sur les routes.

La direction de la SNCF a dû reconnaître après coup l’échec de cette réorganisation, et les organisations syndicales, ont une réelle légitimité pour contester les choix actuels.
Ce qui est recherché, c’est un hypothétique équilibre financier par le bas. C’est une stratégie suicidaire !

Avec ce type de raisonnement, on réalise des économies virtuelles, on ampute l’appareil de production (suppression de dessertes, fermetures de triages et de gares….) on supprime des milliers d’emplois, on désoriente la vente, on épuise l’énergie des personnels, on fait le lit de la concurrence, sans effet majeur sur les comptes : PLUS ON TAILLE, PLUS IL FAUT TAILLER ! Le concept de l’intégration industrielle avec la création de la « famille Fret » sert de laboratoire pour toute l’entreprise. En créant des entités autonomes, indépendantes, voire concurrentes entre elles, avec des cheminots placés sous des dispositions statutaires différentes (réglementation, rémunération, notations, sanctions…) la direction prépare les futures filialisations voire privatisations.

Aujourd’hui c’est le FRET, demain ce sera au tour des autres activités !
IL EN SERAIT ALORS FINI DE L’ENTREPRISE INTEGREE et DU STATUT qui constitue un atout pour la SNCF et est le ciment des solidarités entre TOUS les cheminots.

Sans le FRET tel qu’il est aujourd’hui, la SNCF ne sera plus la SNCF !


LA STRATEGIE A HAUTS RISQUESDE LA DIRECTION SNCF

Sentant les mécontentements monter, la direction de la SNCF manœuvre, tergiverse, spécule et se fourvoie dans le chantage et le mensonge, empruntant des arguments faux et éculés, indignes d’une grande entreprise publique.

Après avoir annulé unilatéralement les négociations fixées au 29 Mai 2008, les dirigeants SNCF n’ont qu’une ambition : diviser les syndicats en tentant de rassurer sur ses intentions et en négociant de façon séparée.

NE SOYONS PAS DUPES !
LE FOND DE LA REORGANISATION DE FRET DEMEURE même si la pression revendicative a interrompu, momentanément, les velléités de la direction SNCF de passer en force la déréglementation du travail !


LA STRATEGIE DE LA CGT : MOBILISATIONS ADAPTEES AUX ECHEANCES !

Depuis des mois, la CGT a bataillé ferme pour obtenir des négociations sur la stratégie industrielle (intégration industrielle, famille Fret…) qui demeure le noyau dur de la politique de l’entreprise ! La déréglementation voulue par cette dernière n’en étant qu’une des conséquences!

Le redressement du Fret est possible à condition de stopper le dépeçage de l’outil de production, la suppression des emplois à tour de bras et la remise en cause de la réglementation du travail (RH0077). La CGT a fait de nombreuses propositions dans ce sens !

La Fédération CGT des Cheminots, n’acceptant pas la politique du diktat, a proposé aux fédérations d’engager dès le 23 avril 2008 une Démarche de Concertation Immédiate (DCI) sur la réorganisation du Fret et ses conséquences.

Comme l’a reconnu le Président de la SNCF le 23 Mai 2008, la concertation autour de la DCI comme celle des groupes de travail Fret « roulants » et « sédentaires », n’a rien donné.

Face à cette situation de blocage, la Fédération CGT a proposé aux autres fédérations de débattre du lancement d’une action de haut niveau à compter du 09 ou 10 juin 2008.

Le fait que certaines organisations syndicales décident d’accompagner les choix libéraux de la direction et du gouvernement ne détournera pas la Fédération CGT de ses responsabilités.

Ainsi, au regard des échéances qui sont devant nous (changement de service des ADC au 15/06, mise en place zone Fret Nord au 01/07, modifications statutaires…) la Fédération CGT des Cheminots a déposé un PREAVIS NATIONAL DE GREVE RECONDUCTIBLE à partir du 09 juin
2008 à 20h, couvrant l’ensemble des cheminots du domaine Traction et de l’Exploitation.

Par ailleurs, et pour permettre à TOUS les cheminots de s’inscrire dans la journée d’action interprofessionnelle du 17 juin 2008 sur retraites et temps de travail, auxquels s’ajoutent les questions de pouvoir d’achat, salaires, péréquation, pénibilité et réorganisations, la Fédération CGT des cheminots a déposé le 02/06 une Demande de Concertation Immédiate auprès de la Direction de la SNCF.

Enfin, face au refus de la direction de répondre aux exigences des cheminots du matériel et de l’équipement, la Fédération CGT des cheminots proposera aux autres fédérations, une manifestation nationale pour ces fonctions à Paris d’ici fin juin.


Montreuil, le 03 juin 2008